Hozanna ! La forêt renaît de ses ruines ;

La mousse agrafe au roc sa mante de velours ;

La grive chante ; au loin les grands bœufs de labours

S’enfoncent tout fumants dans les chaudes bruines ;
Le soleil agrandit l’orbe de son parcours ;

On ne sait quels frissons passent dans les ravines ;

Et dans l’ombre des nids, fidèle aux lois divines,

Bientôt battra son plein la saison des amours.
Aux échos d’alentour chantant à gorge pleine,

Le semeur, dont la main fertilise la plaine,

Jette le froment d’or dans les sillons fumés.
Sortons tous ; et, groupés sur le seuil de la porte,

Aspirons à loisir le vent qui nous apporte

Comme un vague parfum de lilas embaumés.

(1878)

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Mai
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