A Maurice Isabey.
Ève au corps ingénu lasse de jeux charmants

Avec les biches rivales et les doux léopards

Goûte à présent le repos extatique,

Sur la riche brocatelle des mousses.

Autour d’elle, le silence de midi

Exalte la pamoison odorante des calices,

Et le jeune soleil baise les feuillées neuves.

Tout est miraculeux dans ce Jardin de Joie:

Les branchages s’étoilent de fruits symboliques

Rouges comme des cœurs et blancs comme des âmes;

Les Roses d’Amour encore inécloses

Dorment au beau Rosier;

Les Lys premiers nés

Balancent leurs fervents encensoirs

Auprès

Des chères coupes des Iris

Où fermente le vin noir des mélancolies;

Et le Lotus auguste rêve aux règnes futurs.

Mais parmi les ramures,

C’est la joie criante des oiseaux;

Bleus comme les flammes vives du Désir,

Roses comme de chastes Caresses

Ornés d’or clair ainsi que des Poèmes

Et vêtus d’ailes sombres comme les Trahisons.

Ève repose,

Et cependant que ses beaux flancs nus,

Ignorants de leurs prodigieuses destinées,

Dorment paisibles et par leurs grâces émerveillent

La tribu docile des antilopes,

Voici descendre des plus hautes branches

Un merveilleux Serpent à la bouche lascive,

Un merveilleux Serpent qu’attire et tente

La douceur magnétique de ces beaux flancs nus,

Et voici que pareil à un bras amoureux,

Il s’enroule autour

De ces beaux flancs nus

Ignorants de leurs prodigieuses destinées.

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Ève
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