Le givre étincelant, sur les carreaux gelés,

Dessine des milliers d’arabesques informes ;

Le fleuve roule au loin des banquises énormes ;

De fauves tourbillons passent échevelés.
Sur la crête des monts par l’ouragan pelés,

De gros nuages lourds heurtent leurs flancs difformes ;

Les sapins sont tout blancs de neige, et les vieux ormes

Dressent dans le ciel gris leurs grands bras désolés.
Des hivers boréaux tous les sombres ministres

Montrent à l’horizon leurs figures sinistres ;

Le froid darde sur nous son aiguillon cruel.
Évitons à tout prix ses farouches colères ;

Et, dans l’intimité, narguant les vents polaires,

Réchauffons-nous autour de l’arbre de Noël.

(1878)

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Décembre
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