Tu seras nue…

Tu seras nue dans le salon aux vieilles choses,

fine comme un fuseau de roseau de lumière,

et, les jambes croisées, auprès du feu rose,

tu écouteras l’hiver.
À tes pieds, je prendrai dans mes bras tes genoux.

Tu souriras, plus gracieuse qu’une branche d’osier,

et, posant mes cheveux à ta hanche douce,

je pleurerai que tu sois si douce.
Nos regards orgueilleux se feront bons pour nous,

et, quand je baiserai ta gorge, tu baisseras

les yeux en souriant vers moi et laisseras

fléchir ta nuque douce.
Puis, quand viendra la vieille servante malade et fidèle

frapper à la porte en nous disant : le dîner est servi,

tu auras un sursaut rougissant, et ta main frêle

préparera ta robe grise.
Et tandis que le vent passera sous la porte,

que la pendule usée sonnera mal,

tu mettras tes jambes au parfum d’ivoire

dans leurs petits étuis noirs.

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Tu seras nue…
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