Hélas ! c’est bien fini les anciennes candeurs,

Candeur d’aimer, candeur de croire,

Et candeur d’espérer en son âme d’ivoire

Immortaliser les odeurs.
C’est bien fini l’orgueil de dominer les foules

Comme une église, le clocher !

Et d’être un grand poète ardent pour chevaucher

Les vents, les nuages, les houles !
C’est bien fini l’espoir d’un long amour, pareil

A la marche en fleur d’une allée

Qui pèlerine au loin et qui s’en est allée

Jusqu’au seuil rouge du soleil.
Fini, c’est bien fini, ma simple Âme fervente,

Ma belle Âme du temps défunt,

Qui savait aspirer la douceur d’un parfum

Sans avoir peur qu’il ne s’évente,
Qui se penchait, ravie et libre de remords,

Sur un plant de roses voisines

Sans se dire que leurs invisibles racines

Percent la terre où sont les morts.
On s’éprend désormais d’étranges nostalgies :

Haïr le noir, tacher l’azur,

Car tandis qu’on s’excite à séduire un cœur pur

On est chaste dans les orgies.
Oh ! l’âme inconséquente et les nerfs détraqués !

Marins rêvant de longs voyages

Et qui, sitôt en mer, parmi les blancs sillages

Ont le rappel des anciens quais.
On croit ne plus souffrir que sa Foi soit éteinte,

Encensoir qui n’a plus de feu,

Mais on sent tout à coup le grand regret d’un Dieu

Quand une cloche, le soir, tinte !

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