Ma mère, elle a voulu garder, la sainte femme,

Mon massif berceau d’autrefois ;

Il rêve dans un coin aux jours d’épithalame

Où moi, l’enfant nouveau, j’avais une jeune âme

Et la mère une jeune voix.
Mais la voix s’est usée et plus jamais ne chante

Puisque les enfants sont grandis ;

Et moi, je m’use aussi dans la foule méchante

Et le berceau lui-même est en deuil, lui qui hante

L’âme de ceux qui sont partis !
Car il sait comme nous que les pauvres sœurs frêles

Gisent mortes, dans leurs caveaux,

Lui qui les aimait tant et qui comptait sur elles

Pour voir, un soir d’été, comme des tourterelles,

Lui venir des enfants nouveaux.
Puisqu’il en est ainsi, quoique seul et morose,

Moi je t’honore, mon berceau !

Et le temps ressuscite où dans la chambre close

Tu dormais près du lit tel qu’une barque rose

Qu’on amarre auprès d’un vaisseau.
Et j’évoque en pleurant la musique éphémère

De celle qui venait s’asseoir

Et chanter, en suivant le vol de sa chimère,

Si doucement que c’est par sa chanson de mère

Que j’appris à parler, le soir !

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Le Berceau
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