La maison des enfants

La maison des enfants

Est livrée au grand vent

Leurs chambres sont désertes.

Le grand vent du matin

Ne dénoue au jardin

Nul ruban de soie verte.
Plus de mots hésitants

Et plus de compliments

Au midi de ma fête

Et plus de petits pas,

Plus de secrets tout bas

Ni de cris à tue-tête.
Loin de moi grandissez

Enfants de mon passé

Qui vivez en voyage,

Puis venez à mon cœur

Fontaine de mes pleurs

Y puiser votre image.
Usez de mon amour.

Votre jour est toujours

L’objet de mon envie.

Revenez à mes bras,

Ne vous éloignez pas

Du sein de votre vie.
Êtes-vous nés trop tôt

Rires de mes berceaux

À l’âge du quadrille ?

Êtes-vous nés trop tard

Enfant de mes hasards,

Enfants petites filles ?
Le jardin est pareil,

L’abeille et soleil

Y font leur course à l’aise,

Mais sous les hauts sapins

Plus de jeux anciens

Plus de chansons Françaises.
Plus de baisers le soir

Ni de peur dans le noir

Où vient rôder le diable,

Plus de jouets cassés,

Plus de genoux blessés

Ni de châteaux de sable.
Enfants, c’est mon passé

Passé que vous bercez

Au jardin de Verrières,

Car je riais aussi

Sous l’arbre que voici

Et que planta mon père.
Les jours sont abîmés.

Aurais-je trop aimé

Le pas qui déconcerte ?

Je suis seule à présent

Voyageuses enfants

Devant la porte ouverte.
1945

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La maison des enfants
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