Parmi moi

de moi-même

à moi-même

hors toute constellation

en mes mains serré seulement

le rare hoquet d’un ultime spasme délirant

vibre mot

j’aurai chance hors du labyrinthe

plus long plus large vibre

en ondes de plus en plus serrées

en lasso où me prendre

en corde où me pendre

et que me clouent toutes les flèches

et leur curare le plus amer

au beau poteau-mitan des très fraîches étoiles

vibre

vibre essence même de l’ombre

en aile en gosier c’est à force de périr

le mot nègre

sorti tout armé du hurlement

d’une fleur vénéneuse

le mot nègre

tout pouacre de parasites

le mot nègre

tout plein de brigands qui rôdent

des mères qui crient

d’enfants qui pleurent

le mot nègre

un grésillement de chairs de la griffe

sur le trottoir des nuages

le mot nègre

comme le dernier rire vêlé de l’innocence

entre les crocs du tigre

et comme le mot soleil est un claquement de balles

et comme le mot nuit un taffetas qu’on déchire

le mot nègre

dru savez-vous

du tonnerre d’un été

que s’arrogent

des libertés incrédules

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