Viens lentement t’asseoir

Viens lentement t’asseoir

Près du parterre dont le soir

Ferme les fleurs de tranquille lumière,

Laisse filtrer la grande nuit en toi :

Nous sommes trop heureux pour que sa mer d’effroi

Trouble notre prière.
Là-haut, le pur cristal des étoiles s’éclaire :

Voici le firmament plus net et translucide

Qu’un étang bleu ou qu’un vitrail d’abside ;

Et puis voici le ciel qui regarde à travers.
Les mille voix de l’énorme mystère

Parlent autour de toi,

Les mille lois de la nature entière

Bougent autour de toi,

Les arcs d’argent de l’invisible

Prennent ton âme et sa ferveur pour cible.

Mais tu n’as peur, oh ! simple coeur,

Mais tu n’as peur, puisque ta foi

Est que toute la terre collabore

A cet amour que fit éclore

La vie et son mystère en toi.
Joins donc les mains tranquillement

Et doucement adore ;

Un grand conseil de pureté

Flotte, comme une étrange aurore,

Sous les minuits du firmament.

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Viens lentement t’asseoir
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