La poussière froide…

La poussière froide tourne et fait voler des papiers,

et le vent gratte la terre ainsi qu’un balai qui racle,

et les chevaux ont froid dans la rue et c’est un spectacle

que de voir sur les pavés les réverbères briller.
Ce matin le soleil froid rendait comme de la corne

les feuilles des platanes encore vertes des cours

où le vent remuait de temps en temps ce jaune jour

qui fait dire aux gens que le temps du mois d’octobre est morne.
Le brouillard sent la fumée ; un jet d’eau ne bouge pas,

et l’on dirait qu’il est en suif très blanc ou bien en glace,

dans le ciel en laine sale où les feuilles sèches passent.

Et le son du vent continue et l’on presse le pas.
Les contrevents grincent, cognent le mur et rebondissent,

et l’on entend quelquefois tomber la tuile d’un toit,

ou bien les vitres d’un tambour se casser et l’on voit

les gens qui courent sous les nuages de fer qui glissent.
La poussière froide tourne et fait voler des papiers

et le froid très cru vous donne une espèce de migraine.

La poussière mince tourne et sur les pavés se traînent

les fiacres dont on entend les vitres froides trembler.
1888

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La poussière froide…
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