Barbare et somptueux brasier de pierreries,

Le sabre, recourbant sa lame d’acier fin,

Fait luire sur la rouge extase d’un coussin

L’efflorescent trésor de ses orfèvreries.
Il chante l’allégresse atroce des tueries ;

La guerre exalte en lui son orgueil assassin ;

Et les pierres, qu’enroule un fastueux dessin,

Chargent son pommeau d’or de lumières fleuries.
Cependant, sous les feux ivres des diamants

Il souffre, consumé d’héroïques tourments ;

Car sa splendeur oisive est vierge encor d’entailles.
Et, sombre, dévoré d’un désir incessant,

Il couve un vieux poignard tordu par cent batailles,

Qui n’a pour tous joyaux qu’une rouille de sang.

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