Le ciel pleure ses larmes blanches

Sur les jours roses trépassés ;

Et les amours nus et gercés

Avec leurs ailerons cassés

Se sauvent, frileux, sous les branches.
Ils sont finis les soirs tombants,

Rêvés au bord des cascatelles.

Les Angéliques, où sont-elles !

Et leurs âmes de bagatelles,

Et leurs coeurs noués de rubans ?…
Le vent dépouille les bocages,

Les bocages où les amants

Sans trêve enroulaient leurs serments

Aux langoureux roucoulements

Des tourterelles dans les cages.
Les tourterelles ne sont plus,

Ni les flûtes, ni les violes

Qui soupiraient sous les corolles

Des sons plus doux que des paroles.

Le long des soirs irrésolus.
Cette chanson – là-bas – écoute,

Cette chanson au fond du bois…

C’est l’adieu du dernier hautbois,

C’est comme si tout l’autrefois

Tombait dans l’âme goutte à goutte.
Satins changeants, cheveux poudrés,

Mousselines et mandolines,

O Mirandas ! O Roselines !

Sous les étoiles cristallines,

O Songe des soirs bleu-cendrés !
Comme le vent brutal heurte en passant les portes !

Toutes, – va ! toutes les bergères sont bien mortes.
Morte la galante folie,

Morte la Belle-au-bois-jolie,

Mortes les fleurs aux chers parfums !
Et toi, soeur rêveuse et pâlie,

Monte, monte, ô Mélancolie,

Lune des ciels roses défunts.

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