Le cabinet de toilette

Voici le cabinet charmant

où les grâces font leur toilette.

Dans cette amoureuse retraite

j’ éprouve un doux saisissement.

Tout m’ y rappelle ma maîtresse,

tout m’ y parle de ses attraits,

je crois l’ entendre, et mon ivresse

la revoit dans tous les objets.

Ce bouquet, dont l’ éclat s’ efface,

toucha l’ albâtre de son sein ;

il se dérangea sous ma main,

et mes lèvres prirent sa place.

Ce chapeau, ces rubans, ces fleurs,

qui formoient hier sa parure,

de sa flottante chevelure

conservent les douces odeurs.

Voici l’ inutile baleine

où ses charmes sont en prison.

J’ aperçois le soulier mignon

que son pied remplira sans peine.

Ce lin, ce dernier vêtement…

il a couvert tout ce que j’ aime ;

ma bouche s’ y colle ardemment,

et croit baiser dans ce moment

les attraits qu’ il baisa lui-même.

Cet asile mystérieux

de Vénus sans doute est l’ empire.

Le jour n’ y blesse point mes yeux ;

plus tendrement mon cœur soupire ;

l’ air et les parfums qu’ on respire

de l’ amour allument les feux.

Parois, ô maîtresse adorée !

J’ entends sonner l’ heure sacrée

qui nous ramène les plaisirs ;

du temps viens connaître l’ usage,

et redoubler tous les désirs

qu’ a fait naître ta seule image.

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Le cabinet de toilette
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