Sur la rive d’un fleuve une nymphe éplorée

Sur la rive d’un fleuve une nymphe éplorée,

Croisant les bras au ciel avec mille sanglots,

Accordait cette plainte au murmure des flots,

Outrageant son beau teint et sa tresse dorée :
Las, où est maintenant cette face honorée,

Où est cette grandeur et cet antique los,

Où tout l’heur et l’honneur du monde fut enclos,

Quand des hommes j’étais et des dieux adorée ?
N’était-ce pas assez que le discord mutin

M’eût fait de tout le monde un publique butin,

Si cet hydre nouveau, digne de cent Hercules,
Foisonnant en sept chefs de vices monstrueux

Ne m’engendrait encore à ces bords tortueux

Tant de cruels Nérons et tant de Caligules ?

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Sur la rive d’un fleuve une nymphe éplorée
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