Le soir tombe : prions pour les pauvres malades.
Je songe à ceux qui sont dans leur chambre, reclus

Les paralytiques, les perclus,

Ceux qui ne sortiront jamais plus.
Le soir tombe : prions pour les pauvres malades.
Pour les irrémédiables phtisiques

Qui rêvent de candide amour, d’émois physiques,

Et d’un mariage en musique.
Le soir tombe : prions pour les pauvres malades.
Je songe à ceux des salles d’hôpitaux,

Pâles sur l’oreiller de leurs lits sans rideaux,

Qu’on appelle plus que d’un numéro.
Le soir tombe : prions pour les pauvres malades.
Pour ceux que mine un vague mal occulte

Par qui leur visage, en ivoire, se sculpte,

Tapotant sur leurs vitres, comme on ausculte.
Le soir tombe : prions pour les pauvres malades.
Pour les petits enfants surtout, fragile neige !

Qui si vite ont l’air d’un lys dans un piège,

D’une hostie en fleur qui se désagrège…
Le soir tombe : prions pour les pauvres malades.
Pour ceux qui sont malades d’avoir faim,

De n’avoir jamais eu de vin

Et qui font des projets sans fin !
Le soir tombe : prions pour les pauvres malades.
Je songe à ceux qui vont mourir, vraiment trop las !

Peut-être voient-ils de oiseaux de lilas

Passer dans l’air des glas !
Le soir tombe : prions pour les pauvres malades.
1897

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