Or, un arbre monta…

Or, un arbre monta, pur élan, de lui-même.

Orphée chante ! Quel arbre dans l’oreille !

Et tout se tut. Mais ce silence était

lui-même un renouveau : signes, métamorphose…
Faits de silence, des animaux surgirent

des gîtes et des nids de la claire forêt.

Il apparut que ni la ruse ni la peur

ne les rendaient silencieux ; c’était
à force d’écouter. Bramer, hurler, rugir,

pour leur cœur c’eût été trop peu. Où tout à l’heure

une hutte offrait à peine un pauvre abri,
— refuge fait du plus obscur désir,

avec un seuil où tremblaient les portants, —

tu leur dressas des temples dans l’ouïe.

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Or, un arbre monta…
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