Il est minuit. – Ils sont sous les grands marronniers.

Lasticot, caporal dans les carabiniers,

Le coupe-choux au flanc, le shako sur l’oreille,

Fier comme un Dumanet! – À ses côtés, vermeille

Comme une pomme à cidre, exhalant une odeur

D’ail et de vieux fricot, son gros œil gris rêveur,

Est assise Justine, actuellement bonne

Chez Monsieur Coquardeau, trois, place Tiquetonne.

Comme ils sont beaux tous deux ! Comme elle a les pieds grands!

Lui les a plus petits, mais odoriférants,

Dam! les grandes chaleurs… Vous savez.., on transpire…

Mais si vous voulez bien revenons à mon dire,

Justine et Lasticot, l’un prés de l’autre assis,

Roucoulent tendrement, tous leurs sens assoupis,

Dans la tiédeur fondante où baigne la nature.

Vrai ! Coppée en ferait une bonne peinture!

L’arbre sent fermenter la sève en ses rameaux

À voir se becqueter sous lui ces tourtereaux

Qu’endort en soupirant la capiteuse haleine

Du clair de lune pâle et de la nuit sereine.

Entre les deux amants reluit le coupe-choux

Ainsi que la prunelle ardente d’un jaloux

Qui perpètre dans l’ombre une vengeance épique.

L’âme, tulipe d’or au calice mystique,

Aspire.., et dans leurs cœurs qu’on entend palpiter

L’amour ouvre son aile et se met à chanter.

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Idylle
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