J’aime l’aube aux pieds nus qui se coiffe de thym

J’aime l’aube aux pieds nus qui se coiffe de thym,

Les coteaux violets qu’un pâle rayon dore,

Et la persienne ouverte avec un bruit sonore,

Pour boire le vent frais qui monte du jardin,
La grand’rue au village un dimanche matin,

La vache au bord de l’eau toute rose d’aurore,

La fille aux claires dents, la feuille humide encore,

Et le divin cristal d’un bel oeil enfantin.
Mais je préfère une âme à l’ombre agenouillée,

Les grands bois à l’automne et leur odeur mouillée,

La route où tinte, au soir, un grelot de chevaux,
La lune dans la chambre à travers les rideaux,

Une main pâle et douce et lente qui se pose,

« Deux grands yeux pleins d’un feu triste »,et,sur toute chose
Une voix qui voudrait sangloter et qui n’ose…

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J’aime l’aube aux pieds nus qui se coiffe de thym
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