Placet à une Dame

Plaise à la Duchesse très-bonne,

Aux yeux très-clairs, aux bruns cheveux,

Reine des flots de la Garonne,

Dame du Loth, et de tous ceux

Qui virent jamais sa personne.
De laisser entrer franchement,

Sans peine et sans empêchement,

Un homme au lieu de sa demeure

Qui, s’il ne la voit promptement,

Enragera dedans une heure.
On a pour lui trop de rigueur

Chez vous, et tout haut il proteste,

Que par un larcin manifeste,

On retient son âme et son coeur,

Et que l’on ne veut pas le reste.
L’un est dedans, l’autre dehors,

Et l’un et l’autre est tout en flamme,

Il est raisonnable, Madame,

Ou que l’on reçoive son corps,

Ou que l’on lui rende son âme.
Il se voit pris comme au lacet,

Et souffre un étrange supplice :

Mais le pauvret est sans malice,

Ne refusez pas son Placet,

Car sans doute il est de justice.
Il a trop souffert de moitié ;

Au nom de sa ferme amitié,

Consolez son âme abattue,

Ou dites au moins par pitié,

A vôtre Suisse, qu’on le tue.

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Placet à une Dame
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