En septembre

Parmi la chaleur accablante

Dont nous torréfia l’été,

Voici se glisser, encor lente

Et timide, à la vérité,
Sur les eaux et parmi les feuilles,

Jusque dans ta rue, ô Paris,

La rue aride où tu t’endeuilles

De tels parfums jamais taris,
Pantin, Aubervilliers, prodige

De la Chimie et de ses jeux,

Voici venir la brise, dis-je,

La brise aux sursauts courageux…
La brise purificatrice

Des langueurs morbides d’antan,

La brise revendicatrice

Qui dit à la peste : va-t’en !
Et qui gourmande la paresse

Du poëte et de l’ouvrier,

Qui les encourage et les presse…

« Vive la brise ! » il faut crier :
« Vive la brise, enfin, d’automne

Après tous ces simouns d’enfer,

La bonne brise qui nous donne

Ce sain premier frisson d’hiver ! »

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En septembre
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