Il fait nuit

Tu t’en iras quand tu voudras

Le lit se ferme et se délace avec délices

comme un corset de velours noir

Et l’insecte brillant se pose sur l’oreiller

Éclate et rejoint le Noir

Le flot qui martèle arrive et se tait

Samoa la belle s’endort dans l’ouate

Clapier que fais-tu des drapeaux ? tu les roules dans la boue

À la bonne étoile et au fond de toute boue

Le naufrage s’accentue sous la paupière

Je conte et décris le sommeil

Je recueille les flacons de la nuit et je les range sur une étagère

Le ramage de l’oiseau de bois se confond

avec le bris des bouchons en forme de regard

N’y pas aller n’y pas mourir la joie est de trop

Un convive de plus à la table ronde dans la clairière de vert émeraude

et de heaumes retentissants près d’un monceau d’épées

et d’armures cabossées

Nerf en amoureuse lampe éteinte de la fin du jour

Je dors

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Il fait nuit
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