Mon âme, à Dieu, quoi que le coeur m’en fende

Mon âme, à Dieu, quoi que le coeur m’en fende,

Et que l’Amour de partir me défende,

Ce traître honneur veut pour me martyrer,

Par un départ nos deux coeurs déchirer,

Et de laisser ton bel oeil me commande.
Je ne veux pas qu’en larmes tu t’épande,

Et sans qu’en rien ton amour appréhende,

Dis-moi gaiement, sans plaindre et soupirer,

Mon âme, à Dieu.
Car je te laisse, et je te recommande

De mon esprit la partie plus grande,

Sans plus vouloir jamais la retirer,

Car rien que toi je ne puis désirer,

Et veux t’aimer jusqu’à ce que je rende

Mon âme à Dieu.

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Mon âme, à Dieu, quoi que le coeur m’en fende
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