Mais des nuits d’automne

Goûtons les douceurs ;

Qu’aux aimables fleurs

Succède Pomone.

Le pâle couchant

Brille encore à peine ;

De Vénus, qu’il mène ;

L’astre va penchant ;

La lune, emportée

Vers d’autres climats,

Ne montrera pas

Sa face argentée.

De ces peupliers,

Au bord des sentiers,

Les zéphyrs descendent,

Dans les airs s’étendent,

Effleurent les eaux,

Et de ces ormeaux

Raniment la sève :

Comme une vapeur,

La douce fraîcheur

De ces bois s’élève.

Sous ces arbres verts,

Qu’un vent frais balance,

J’entends en silence

Leurs légers concerts :

Mollement bercée,

La voûte pressée

En dôme orgueilleux

Serre son ombrage,

Et puis s’entrouvrant,

Du ciel lentement

Découvrent l’image.

Là, des nuits l’azur

Dans un cristal pur

Déroule ses voiles.

Et le flot brillant

Coule en sommeillant

Sur un lit d’étoiles.

Oh ! charme nouveau !

Le son du pipeau

Dans l’air se déploie,

Et du fond des bois

M’apporte à la fois

L’amour et la joie.

Près des ruisseaux clairs,

Au chaume d’Adèle

Le pasteur fidèle

Module ses airs.

Tantôt il soupire,

Tantôt il désire ;

Se tait : tour à tour

Sa simple cadence

Me peint son amour

Et son innocence.

Dans son lit heureux

La pauvre attentive

Ecoute, pensive,

Ces sons dangereux :

Le drap qui la couvre

Loin d’elle a roulé,

Et son oeil troublé

Mollement s’entrouvre.

Tout entière au bruit

Qui pendant la nuit

La charme et l’accuse,

Adèle au vainqueur

Son aveu refuse

Et donne son cœur.

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Nuit d’automne
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