C’était affreux…

À Mademoiselle M. R.
C’était affreux ce pauvre petit veau qu’on traînait

tout à l’heure à l’abattoir et qui résistait,
et qui essayait de lécher la pluie

sur les murs gris de la petite ville triste.
Ô mon Dieu ! Il avait l’air si doux

et si bon, lui qui était l’ami des chemins en houx.
Ô mon Dieu ! Vous qui êtes si bon,

dites qu’il y aura pour nous tous un pardon
— et qu’un jour, dans le Ciel en or, il n’y aura

plus de jolis petits veaux qu’on tuera,
et, qu’au contraire, devenus meilleurs,

sur leurs petites cornes nous mettrons des fleurs.
Ô mon Dieu ! Faites que ce petit veau

ne souffre pas trop en sentant entrer le couteau…

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C’était affreux…
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