Coquetterie posthume

Quand je mourrai, que l’on me mette,

Avant de clouer mon cercueil,

Un peu de rouge à la pommette,

Un peu de noir au bord de l’oeil.
Car je veux dans ma bière close,

Comme le soir de son aveu,

Rester éternellement rose

Avec du kh’ol sous mon oeil bleu.
Pas de suaire en toile fine,

Mais drapez-moi dans les plis blancs

De ma robe de mousseline,

De ma robe à treize volants.
C’est ma parure préférée ;

Je la portais quand je lui plus.

Son premier regard l’a sacrée,

Et depuis je ne la mis plus.
Posez-moi, sans jaune immortelle,

Sans coussin de larmes brodé,

Sur mon oreiller de dentelle

De ma chevelure inondé.
Cet oreiller, dans les nuits folles,

A vu dormir nos fronts unis,

Et sous le drap noir des gondoles

Compté nos baisers infinis.
Entre mes mains de cire pâle,

Que la prière réunit,

Tournez ce chapelet d’opale,

Par le pape à Rome bénit :
Je l’égrènerai dans la couche

D’où nul encor ne s’est levé ;

Sa bouche en a dit sur ma bouche

Chaque Pater et chaque Ave.

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Coquetterie posthume
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