Attends, nous allons dire adieu :
Ce mot seul désarmera Dieu.
Les voilà ces feuilles brûlantes
Qu’échangèrent nos mains tremblantes,
Où l’amour répandit par flots
Ses cris, ses flammes, ses sanglots.
Délivrons ces âmes confuses,
Rendons l’air aux pauvres recluses.
Attends, nous allons dire adieu :
Ce mot seul désarmera Dieu.
Voici celle qui m’a perdue…
Lis ! Quand je te l’aurai rendue,
De tant de mal, de tant de bien,
Il ne me restera plus rien.
Brûlons ces tristes fleurs d’orage,
Moi, par effroi ; toi, par courage.
Elles survivraient trop d’un jour
Au naufrage d’un tel amour.
Par pitié, sois-nous inflexible !
Pour ce sacrifice impossible,
Il fallait le secours des cieux,
Et les regarder dans tes yeux !
Contre toi le sort n’a plus d’armes ;
Oh ! ne pleure pas… bois mes larmes !
Lève au ciel ton front abattu ;
Je t’aime à jamais : le sais-tu ?
Mais te voilà près de la porte…
La terre s’en va… je suis morte !…
Hélas ! je n’ai pas dit adieu…
Toi seul es sauvé devant Dieu !
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