Amour me tue, et si je ne veux dire

Amour me tue, et si je ne veux dire

Le plaisant mal que ce m’est de mourir :

Tant j’ai grand peur, qu’on veuille secourir

Le mal, par qui doucement je soupire.
Il est bien vrai, que ma langueur désire

Qu’avec le temps je me puisse guérir :

Mais je ne veux ma dame requérir

Pour ma santé : tant me plaît mon martyre.
Tais-toi langueur je sens venir le jour,

Que ma maîtresse, après si long séjour,

Voyant le soin qui ronge ma pensée,
Toute une nuit, folâtrement m’ayant

Entre ses bras, prodigue, ira payant

Les intérêts de ma peine avancée.

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Amour me tue, et si je ne veux dire
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