Mon pas, sur la route d’automne,
Berce la chanson des adieux
Au rythme monotone
De la plaine grise et des cieux;
Je me sens si fort et si leste
Que je marche au son de mes pas,
Entre le double geste
Balancé de mes bras;
Ma pensée monte, lente,
Comme l’étoile du soir
Et je ne sais si je chante
La certitude ou l’espoir;
Tant ma jeunesse fut ivre
De ce grand rêve hasardeux
Et du poème de vivre
A sa guise, au soleil de Dieu,
Et tant mon rêve est sage
De cette folie éternelle,
Et tant est belle la page
Qui s’ouvre dans le ciel…
1899
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