Je t’aime d’être faible…

Je t’aime d’être faible et câline en mes bras

Et de cherche le sûr refuge de mes bras

Ainsi qu’un berceau tiède où tu reposeras.
Je t’aime d’être rousse et pareille à l’automne,

Frêle image de la Déesse de l’automne

Que le soleil couchant illumine et couronne.
Je t’aime d’être lente et de marcher sans bruit

Et de parler très bas et de haïr le bruit,

Comme l’on fait dans la présence de la nuit.
Et je t’aime surtout d’être pâle et mourante,

Et de gémir avec des sanglots de mourante,

Dans le cruel plaisir qui s’acharne et tourmente.
Je t’aime d’être, ô sœur des reines de jadis,

Exilée au milieu des splendeurs de jadis,

Plus blanche qu’un reflet de lune sur un lys…
Je t’aime de ne point t’émouvoir, lorsque blême

Et tremblante je ne puis cacher mon front blême,

O toi qui ne sauras jamais combien je t’aime !

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Je t’aime d’être faible…
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