Remontrance de Théophile à Monsieur de Vertamont conseiller en la Grand’Chambre

Désormais que le renouveau

Fond la glace et dessèche l’eau

Qui rendent les près inutiles,

Et qu’en l’objet de leurs plaisirs

Les places des plus grandes villes

Sont des prisons à nos désirs;
Que l’oiseau, de qui les glaçons

Avaient enfermé les chansons

Dans la poitrine refroidie,

Trouve la clef de son gosier

Et promène sa mélodie

Sur le myrte et sur le rosier;
Que l’abeille, après la rigueur

Qui tient ses ailes en langueur

Au fond de ses petites cruches,

S’en va continuer le miel,

Et quittant la prison des ruches,

N’a son vol borné que du ciel;
Que les zéphyres s’épanchant

Parmi les entrailles des champs

Lâchent ce que le froid enserre;

Que l’Aurore avecque ses pleurs

Ouvre les cachots de la terre

Pour en faire sortir les fleurs;
Que le temps se rend si bénin

Même aux serpents pleins de venin

Dont notre sang est la pâture;

Qu’en la faveur de la saison

Et par arrêt de la nature

Il les fait sortir de prison;
L’an a fait plus de la moitié

Que tous les jours votre pitié

Me doit faire changer de place:

Ne me tenez plus en suspens,

Et me faites au moins la grâce

Que le ciel fait aux serpents.

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Remontrance de Théophile à Monsieur de Vertamont conseiller en la Grand’Chambre
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