Les choses n’ont plus de larmes

A B. MARCEL
Ce n’est pas sur nos maux que la Mer se lamente ;

Ne berçons plus nos coeurs à la plainte des flots,

Car nous ne rendrons pas à l’immortelle amante

Celui que dans l’air vide appellent ses sanglots.
Ariadne, à Naxos, n’attend plus de Thésée ;

Les soeurs de Prométhée ont fui le roc amer,

Les temps sont abolis et la fable épuisée

Qui mêlait l’âme humaine à l’âme de la mer.
Loin des mythes sacrés la raison nous entraîne,

Fermant le cycle d’or des vieux enchantements,

Et nous n’écoutons plus le chant de la sirène

Tendant ses bras d’écume à de mortels amants.
Exilés, par le Temps, de la pitié des choses,

N’ayant plus pour patrie un monde fraternel,

L’homme impie, oublié dans les métamorphoses

Immuable poursuit son chemin éternel.
Ni les cieux, ni la mer n’ont plus pour son oreille

De chansons ou de pleurs, – rien qu’un souffle, qu’un bruit !

Et leur voix inutile, au silence pareille,

Ne vient plus consoler nos âmes dans la nuit.
L’antique parenté de la Terre et du Rêve

Ne ceint plus les esprits de ses liens radieux.

Dans un morne infini l’homme isolé s’élève

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Les choses n’ont plus de larmes
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