Assise sur la plaine

Elle tissait le soir

Le châle de mes peines

Du fil de mes espoirs.
Mes mains chaudes et mains moites

Blancs oiseaux passagers

J’aimais ses mains étroites

Sur mon cœur en danger.
J’aimais que son visage

Mît mes jours en péril

Et risquer mon courage

Aux traits de son profil.
La faute originelle

Plantée en son bel œil

Fleurissait sa prunelle :

Couronne de mon deuil.
Et j’aimais sa démarche

Son air d’ange entêté

Quand nous passions sous l’arche

Des ponts d’hiver hantés.
À l’abri des colonnes

Prunelles des amours

Fleurissez de couronnes

Les baisers sans retour.
Elle rendit son ombre

Au grand vent d’un matin

Feuille à peine plus sombre

Que la feuille au jardin.
Mains moites, mains glacées

Oh ! mains de pain béni,

Reposez enlacées

Le long châle est fini.
Salons de l’autre monde

Dans les eaux des miroirs

Aux côtés de ma blonde

Je vais venir m’asseoir.
1939

Évaluations et critiques :

Le châle
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