Relent d’amour

Beauté tragique et vénéneuse,

Genèvre, Ô pale empoisonneuse

Dont les refus lents et savants
M’ont appris l’amère ironie

Des vains désirs à l’agonie

De l’amour même survivants,
Je hais et maudis ta mémoire,

Coupe d’or où ne veut plus boire

Mon coeur las, altéré d’oubli.
Déjà lointaine comme un songe,

Tu n’étais plus qu’un vain mensonge

Dans mon sépulcre enseveli…
Quand voilà qu’une bagatelle,

Le fréle éventail de dentelle

Dans mes main tombé par hasard,
M’emplit de ton odeur aimée,

Relent de ta chair embaumée,

Parfum de benjoin et de fard…
Et soudain tiré de l’abîme,

Pareil à l’antique victime

Engraissée aux caveaux sacrés,
Comme une bête qu’on égorge,

Je reviens en tendant la gorge,

Pleurer sur tes pieds adorés.

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Relent d’amour
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