Morel, quand quelquefois je perds le temps à lire

Morel, quand quelquefois je perds le temps à lire

Ce que font aujourd’hui nos trafiqueurs d’honneurs,

Je ris de voir ainsi déguiser ces seigneurs,

Desquels (comme l’on dit) ils font comme de cire.
Et qui pourrait, bons dieux ! se contenir de rire

Voyant un corbeau peint de diverses couleurs,

Un pourceau couronné de roses et de fleurs,

Ou le portrait d’un âne accordant une lyre ?
La louange, à qui n’a rien de louable en soi,

Ne sert que de le faire à tous montrer au doigt,

Mais elle est le loyer de cil qui la mérite.
C’est ce qui fait, Morel, que si mal volontiers

Je dis ceux dont le nom fait rougir les papiers,

Et que j’ai si fréquent celui de Marguerite.

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Morel, quand quelquefois je perds le temps à lire
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