Donne moy tes presens en ces jours que la Brume

Donne moy tes presens en ces jours que la Brume

Fait les plus courts de l’an, ou de ton rameau teint

Dans le ruisseau d’Oubly dessus mon front espreint,

Endor mes pauvres yeux, mes gouttes et mon rhume.
Misericorde ô Dieu, ô Dieu ne me consume

A faulte de dormir, plustost sois-je contreint

De me voir par la peste ou par la fievre esteint,

Qui mon sang deseché dans mes veines allume.
Heureux, cent fois heureux animaux qui dormez

Demy an en voz trous, soubs la terre enfermez,

Sans manger du pavot qui tous les sens assomme :
J’en ay mangé, j’ay beu de son just oublieux

En salade cuit, cru, et toutesfois le somme

Ne vient par sa froideur s’asseoir dessus mes yeux.

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Donne moy tes presens en ces jours que la Brume
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