Les gueux de nuit

- Ohé ! rangez-vous qu’on se chauffe ! – Il ne te manque

plus que d’enfourcher le foyer ! Ce drôle a les jambes

comme des pincettes.
- Une heure ! – Il bise dru ! – Savez-vous, mes chats-

huants, ce qui a fait la lune si claire ? – Non ! – Les

cornes de cocu qu’on y brûle.
- La rouge braise à griller de la charbonnée ! – Comme la

flamme danse bleue sur les tisons ! Ohé ! quel est le

ribaud qui a battu sa ribaude ?
- J’ai le nez gelé ! – J’ai les grêves rôties ! – Ne

vois-tu rien dans le feu, Choupille ? – Oui ! une halle-

barde. – Et toi, Jeanpoil ? – Un oeil.
- Place, place à monsieur de La Chousserie ! – Vous êtes

là, monsieur le procureur, chaudement fourré et ganté

pour l’hiver ! – Oui-dà ! les matous n’ont pas d’engelures !
- Ah ! voici messieurs du guet ! – Vos bottes fument.

- Et les tirelaines ? – Nous en avons tué deux d’une arque-

busade, les autres se sont échappés à travers la rivière.
*
Et c’est ainsi que s’acoquinaient à un feu de brandons,

avec des gueux de nuit, un procureur au parlement qui

courait le guilledou et les gascons du guet qui racontaient

sans rire les exploits de leurs arquebuses détraquées.

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Les gueux de nuit
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