L’eau coule…

L’eau coule dans la boue et dans le bois, après

la pluie. C’est maintenant que sont trempés les prés.

Les merles vivent dans l’humidité des gaules

qui servent à faire les paniers, gaules jaunes.

J’ai bu au tuyau de fer de la source douce

entouré de mousse en soleil transparent et de rouille.

Je t’aurais aimée là, autrefois, près de la mousse,

parce que tu avais une figure douce.

Mais à présent, je souris en fumant ma pipe.

Les rêves que j’ai eus étaient comme les pies

qui filent. J’ai réfléchi. J’ai lu des romans

et des vers faits à Paris par des hommes de talent.

Ah ! Ils n’habitent pas auprès des sources douces

où vont se baigner les bécasses en feuilles mortes.

Qu’ils viennent avec moi voir les petites portes

des maisons des bois abandonnées et crevées.

Je leur montrerai les grives, les paysans doux,

les bécassines en argent, les luisants houx.

Alors ils souriront en fumant dans leur pipe,

et, s’ils souffrent encore, car les hommes sont tristes,

ils guériront beaucoup en écoutant les cris

des éperviers pointus sur quelque métairie.
1894.

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L’eau coule…
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