Ah longues nuicts d’hyver de ma vie bourrelles

Ah longues nuicts d’hyver de ma vie bourrelles,

Donnez moy patience, et me laissez dormir,

Vostre nom seulement, et suer et fremir

Me fait par tout le corps, tant vous m’estes cruelles.
Le sommeil tant soit peu n’esvente de ses ailes

Mes yeux tousjours ouvers, et ne puis affermir

Paupiere sur paupiere, et ne fais que gemir,

Souffrant comme Ixion des peines eternelles.
Vieille umbre de la terre, ainçois l’umbre d’enfer,

Tu m’as ouvert les yeux d’une chaisne de fer,

Me consumant au lict, navré de mille pointes :
Pour chasser mes douleurs ameine moy la mort,

Ha mort, le port commun, des hommes le confort,

Viens enterrer mes maux je t’en prie à mains jointes.

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Ah longues nuicts d’hyver de ma vie bourrelles
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