Le soir tombe ; la nuit millénaire descend…

Sur le temple écroulé pullulent les théâtres ;

Et les villes de feu, les villes idolâtres

Brûlent – rouges au loin – dans le soir saisissant.
L’or-soleil s’est couché dans un marais de sang ;

Et l’âme, sous son fard, suant des peurs verdâtres

Écoute au fond du ciel que contemplent les pâtres

Clouer dans l’ombre un grand cercueil retentissant.
Tous les puits sont taris où buvait la souffrance.

La terre, fatiguée, est lasse d’espérance

Et ne veut plus prier, tous ses dieux étant sourds.
La croix où pend Jésus sur la grève est déserte,

Et la mer qui s’en va, comme une épave inerte

Roule, vide à ses pieds, le coeur des anciens Jours.
II
Musique – encens – parfums,… poisons,… littérature ! …

Les fleurs vibrent dans les jardins effervescents ;

Et l’Androgyne aux grands yeux verts phosphorescents

Fleurit au charnier d’or d’un monde en pourriture.
Aux apostats du Sexe, elle apporte en pâture,

Sous sa robe d’or vert aux joyaux bruissants,

Sa chair de vierge acide et ses spasmes grinçants

Et sa volupté maigre aiguisée en torture.
L’archet mord jusqu’au sang l’âme des violons,

L’art qui râle agité d’hystériques frissons

En la sentant venir a redressé l’échine…
Le stigmate ardent brûle aux fronts hallucinés.

Gloire aux sens ! Hosanna sur les nerfs forcenés.

L’Antechrist de la chair visite les damnés…
Voici, voici venir les temps de l’Androgyne.

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