J’ay un Livre Thuscan, dont la tranche est garnie

J’ay un Livre Thuscan, dont la tranche est garnie

Richement d’or battu de l’une et l’autre part ;

Le dessus reluit d’or ; et au dedans est l’art

Du comte Balthasar, de la Contisanie.
Où que je sois, ce livre est en ma compagnie.

Aussi c’est un present de celle qui depart

A tout ce qu’elle voit, à ce qui d’elle part,

Quelque part, quelque ray de sa grace infinie.
Ô Livre bienheureux, mon Maron, mon Horace,

Mon Homer, mon Pindar, ce semble, te font place.

Meshuy d’estre immortel tu te peus bien vanter ;
Elle fait cas de toy, c’est asseurance entiere.

A qui ne plairas tu, ayant peu contenter

Des Muses la dixieme et certes la premiere ?

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J’ay un Livre Thuscan, dont la tranche est garnie
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