Gravité

L ‘Emmuré.
S’il respire il pense à l’encoche

Dans la tendre chaux confidente

Où ses mains du soir étendent ton corps.
Le laurier l’épuise,

La privation le consolide.
O toi, la monotone absente,

La fileuse de salpêtre,

Derrière des épaisseurs fixes

Une échelle sans âge déploie ton voile !
Tu vas nue, constellée d’échardes,

Secrète, tiède et disponible,

Attachée au sol indolent,

Mais l’intime de l’homme abrupt dans sa prison.
A te mordre les jours grandissent,

Plus arides, plus imprenables que les nuages qui se déchirent au fond des os.

J’ai pesé de tout mon désir

Sur ta beauté matinale

Pour qu’elle éclate et se sauve.
L’ont suivie l’alcool sans rois mages,

Le battement de ton triangle,

La main-d’oeuvre de tes yeux

Et le gravier debout sur l’algue.
Un parfum d’insolation

Protège ce qui va éclore.

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