Complainte des pubertés difficiles

Un éléphant de Jade, œil mi-clos souriant,

Méditait sous la riche éternelle pendule,

Bon bouddha d’ exilé qui trouve ridicule

Qu’on pleure vers les Nils des couchants d’Orient,

Quand bave notre crépuscule.
Mais, sot Éden de Florian,

En un vase de Sèvres où de fins bergers fades

S’offrent des bouquets bleus et des moutons frisés,

Un œillet expirait ses pubères baisers

Sous la trompe sans flair de l’éléphant de Jade.
A ces bergers peints de pommade

Dans le lait, à ce couple impuissant d’ opéra

Transi jusqu’au trépas en la pâte de Sèvres,

Un gros petit dieu Pan venu de Tanagra

Tendait ses bras tout inconscients et ses lèvres.
Sourds aux vanités de Paris,

Les lauriers fanés des tentures,

Les mascarons d’or des lambris,

Les bouquins aux pâles reliures

Tournoyaient par la pièce obscure,

Chantant, sans orgueil, sans mépris :
«Tout est frais dès qu’on veut comprendre la nature.»

Mais lui, cabré devant ces soirs accoutumés,

Où montait la gaîté des enfants de son âge,

Seul au balcon, disait, les yeux brûlés de rages :

«J’ai du génie, enfin: nulle ne veut m’aimer ! »

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Complainte des pubertés difficiles
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