Si, tous les matins de nos fêtes,

Nous chantions tous avec amour

Sur les harpes des saints prophètes

Nos prières qui sont parfaites,

Je ne serais pas dans la cour.
Si nous récitions nos prières

Dans le crépuscule du soir

Avec des lèvres régulières,

Avant d’allumer les lumières,

Je ne serais pas au chauffoir.
Si les yeux remplis de beaux songes,

Nous demandions, quand vient le jour,

Au ciel qui voit tous nos mensonges

L’humble foi du pêcheur d’éponges,

Je ne serais pas dans la cour.
Et quand la lampe s’est éteinte,

Si nous sentions sur nos lits noirs

La caresse d’une aile sainte,

Attendant que l’Angelus tinte,

Je ne serais pas au dortoir.
Si l’homme s’oubliait lui-même

Pour ses frères, comme un retour

Des bienfaits du Seigneur qui l’aime,

Qui le marque de son Saint-Chrême,

Je ne serais pas dans la cour ;
Et si nous, les fous de Bicêtre,

Nous avions fait notre devoir,

Le devoir dicté par son prêtre,

Nous serions au parloir peut-être,

Ce ne serait pas ce parloir.
Sans le diable qui nous malmène,

Nul, avec les yeux de son corps,

N’aurait vu ma figure humaine

Dans la cour où je me promène

Et dans le dortoir où je dors.
(Poème écrit à Bicêtre)

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Aux saints
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