À Eugène Grangé

La fille du gai Thespis

Est tout endormie

Et penche son front de lys

Sur sa main blêmie.

Ses Bacchantes aux doux yeux

Ne versent plus le vin vieux ;

Assez de pleurs ! j’aime mieux

L’amour de ma mie.
On dit que nous triomphons !

O gaîté facile,

Où sont tes joyeux bouffons

Venus de Sicile ?

Les grands mots ont effrayé

Ce peuple au manteau rayé

Dont Molière a défrayé

La verve docile !
Mais ta Muse lace encor

A son pied d’albâtre

Le léger brodequin d’or

Qui sied au théâtre.

L’Amour est votre échanson,

Il rit à votre moisson :

Qu’il nous rende la chanson

Rieuse et folâtre !
Que la Comédie au moins

Ait son chant du cygne !

Ah ! sans prendre tant de soins

Pour paraître digne,

Son beau rire était si prompt !

Ami, sans lui faire affront,

Rien ne sied mieux à son front

Qu’un rameau de vigne.
Mai 1855.

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À Eugène Grangé
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