Ce soir, quand la ville engourdie…

A qui je pense, hélas! Loin du toit où vous êtes ?

Enfants, je pense à vous……

VICTOR HUGO
Ce soir, quand la ville engourdie

S’éveille à l’heure où le jour fuit,

La strada se remplit de bruit,

Le golfe au soleil s’incendie.
Et par l’ombre enfin enhardie,

Dès que Venus dans le ciel luit

Au premier souffle de la nuit

S’ouvre la fenêtre agrandie.
Les enfants sont là, seuls, en deuil :

De sa frêle voix cristalline,

Bébé chante : « A la Mergelline… »
Ninon guette leur père au seuil,

Et, laissant les jeux éphémères,

Margot songe aux devoirs des mères.
II.
Car, ô pauvres parents navrés,

Si l’enfant bien-aimé succombe,

Vous suivez presque la colombe

Dans son vol aux cieux azurés,
Et vous savez que vous irez

Rouvrir bientôt pour vous sa tombe ;

Mais, quand c’est la mère qui tombe

Laissant les siens désespérés…
Celui qu’un tel chagrin dévore,

En deuil aussi, plus seul encore,

Au retour sonde l’horizon.
Père, époux, sa peine est pareille :

Ses enfants, nul ne les surveille,

Et plus de femme à la maison !

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Ce soir, quand la ville engourdie…
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