Comme une grande fleur …

Comme une grande fleur trop lourde qui défaille,

Parfois, toute en mes bras, tu renverses ta taille

Et plonges dans mes yeux tes beaux yeux verts ardents,

Avec un long sourire où miroitent tes dents…

Je t’enlace ; j’ai comme un peu de l’âpre joie

Du fauve frémissant et fier qui tient sa proie.

Tu souris… je te tiens pâle et l’âme perdue

De se sentir au bord du bonheur suspendue,

Et toujours le désir pareil au coeur me mord

De t’emporter ainsi, vivante, dans la mort.

Incliné sur tes yeux où palpite une flamme

Je descends, je descends, on dirait, dans ton âme…

De ta robe entr’ouverte aux larges plis flottants,

Où des éclairs de peau reluisent par instants,

Un arôme charnel où le désir s’allume

Monte à longs flots vers moi comme un parfum qui fume.

Et, lentement, les yeux clos, pour mieux m’en griser,

Je cueille sur tes dents la fleur de ton baiser ! …

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Comme une grande fleur …
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