Aujourd’hui, le long de la nuit…

À Tristan Klingsor.
Aujourd’hui, le long de la nuit transparente

des sentiers froids, sous la chaleur terrible,

j’ai bien senti qu’en une autre existence

j’ai vécu dans les Petites Antilles.
Une impression de grands calices blancs

aux pistils noirs, et de grande tristesse…

Un cimetière aux colibris volant

sur des tabacs frais dans la sécheresse.
La forêt à laquelle j’ai songé

avait les mêmes filtrations faibles

de lumière, le même sommeil des herbes,

et des cris bleus pareils à ceux des geais.
Que ne puis-je partir ? Vous m’attendez,

je le sais, rouges fleurs qui éclatent…

Je crois entendre. Mais est-ce que j’ai rêvé ?

Voici des enfants qui prennent des crabes ?…
Ces crabes sont bleus ? L’océan. Un point.

C’est un aviso annoncé. Le Saint-

Jérôme. Il vient du Hâvre… Oh ! Comme il est loin !

Son hunier ?… L’enfant, donnez-lui la main.
Vous attendez quelqu’un ? — Oui… Delonelle.

C’est le neveu de Madame Physica…

L’Océan bruit comme un harmonica

et se déchire comme un flot de dentelles.
1897.

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Aujourd’hui, le long de la nuit…
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