La Véronique

Sur le tableau du Zéphir de Prudh’on

Zéphire seul doit caresser les fleurs.

PARNY.

Le jour paraît, Zéphir s’éveille,

Abandonne le sein des fleurs,

Où, s’enivrant de leurs odeurs ;

Il sommeillait depuis la veille.

Sur son aile il porta cent fois

Aux Dieux l’encens d’un sacrifice,

Des accords à l’écho des bois.

Ce jour, guidé par le caprice,

Il voltige dans nos bosquets ;

Une eau pure, un ombrage frais,

Arrêtent sa course légère ;

Il folâtre sur la fougère,

Se joue aux branches des ormeaux,

Entr’ouvre une fleur printanière,

Balance son vol sur les eaux.

Cette fleur, hier caressée,

Cesse d’être belle à ses yeux ;

Las de parfums et de rosée,

Zéphir suspend enfin ses jeux.

Mais bientôt son aile inconstante

S’agite, et d’un essor nouveau

Il fait plier l’herbe tremblante,

Qui frémit au bord du ruisseau.

Zéphir sourit, et l’onde émue

Fait gémir l’écho du vallon :

Le dieu d’une plante inconnue

Vient d’embellir le frais gazon.

Bientôt de la fleur étrangère

Colorant le front délicat,

L’azur de son aile légère

Lui prête un fugitif éclat :

Mais, fleur fragile et passagère,

Un instant ternit ta fraîcheur ;

Souvent, Véronique éphémère,

Un souffle léger de ton père

Suffit pour emporter ta fleur.

Demain nous chercherons peut-être

Ce frêle éclat qui nous séduit :

Un jeu du Zéphir t’a fait naître,

Un jeu du Zéphir te détruit !

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La Véronique
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