Conseil Absurde

Autant que moi malade et veule, as-tu goûté

Quand ton être ployait sous les fièvres brandies,

Quand tu mâchais l’orviétan des maladies,

Le coupable conseil de l’inutilité ?
Et doux soleil qui baise un oeil éteint d’aveugle ?

Et fleur venue au tard décembral de l’hiver ?

Et plume d’oiselet soufflée au vent de fer ?

Et neutre et vide écho vers la taure qui meugle ?
O les rêves du rien, en un cerveau mordu

D’impossible ! s’aimer, dans son effort qui leurre !

Se construire, pour la détruire, une demeure !

Et se cueillir, pour le jeter, un fruit tendu !
Hommes tristes, ceux-là qui croient à leur génie

Et fous ! et qui peinent, sereins de vanité ;

Mais toi, qui t’es instruit de ta futilité,

Aime ton vain désir pour sa toute ironie.
Regarde en toi, l’illusion de l’univers

Danser; le monde entier est du monde la dupe ;

Agis gratuitement et sans remords ; occupe

Ta vie absurde à se moquer de son revers.
Songe à ces lys royaux, à ces roses ducales,

Fiers d’eux-mêmes et qui fleurissent, à l’écart,

Dans un jardin, usé de siècles, quelque part,

Et n’ont jamais courbé leurs tiges verticales.
Inutiles pourtant, inutiles et vains,

Parfums demain Perdus, corolles demain mortes,

Et personne pour s’en venir ouvrir les portes

Et les faire servir au pâle orgueil des mains.

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Conseil Absurde
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