La maison dort

La maison dort au coeur de quelque vieille ville

Où des dames s’en vont, lasses de bonnes oeuvres,

S’assoupir en suivant l’office de six heures,

Ville où le rouet gris de l’ennui se dévide.
Dans la cour un bassin où pleurent les eaux vives

D’avoir vu verdir les Tritons et d’être seules.

Et la maison laisse gémir les eaux jaseuses ;

Ses yeux sont noirs où s’avivaient jadis les vitres,
Et, vers le soir, les cuivres du soleil s’éteignent

Sur les plafonds tendus de terreuses dentelles

Qu’un coup de vent parfois tord comme des écharpes.
Les mites ont aimé dans les tentures ternes ;

Aussi, charme décoloré des chambres, charme

Des rêves qu’on a trop songés et qui se taisent.

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La maison dort
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